Les bienfaits d’un chien médiateur pour les autistes de tous âges


Article écrit par Chloëe Bichet, membre de l'AFFA

Chloëe Bichet et sa chienne Nyx, véritable point d'ancrage dans sa vie

Dans bon nombre de pays à travers le monde, la médiation animalière et ses bienfaits sur les individus en situation de handicap est vantée et légalisée. Cependant, les vertus thérapeutiques des chiens guides ou de médiation animalière se cantonnent encore trop souvent à la seule sphère des personnes handicapés physiques. Pourtant les personnes autistes ne doivent pas être laissées pour compte. Alors qu’au Canada par exemple, les autistes, enfants ou adultes, peuvent bénéficier de l’accompagnement d’un chien médiateur, en France seuls les autistes de moins de 15 ans peuvent prétendre à ce droit. Passé l’âge de 15 ans, les personnes autistes en France ne peuvent plus recourir à la médiation animalière légalisée. Pourquoi ? Où est la différence de besoin entre un autiste enfant et un autiste adulte ? Le handicap reste à vie donc les besoins aussi !

Un chien médiateur pour une personne autiste, c’est un confident, un pacificateur, un protecteur, le gardien de sa pérégrination parfois chaotique dans une société dans laquelle il tend parfois à se perdre. Le chien médiateur, c’est le point d’ancrage d’une personne autiste avec la réalité de ce monde, son lien avec l’autre, une solution de contact avec l’environnement qui l’entoure, et ceci quel que soit son âge. C’est aussi un retour aux sensations physiques, sensorielles. Lorsqu'une personne autiste s’isole, se replie, le chien médiateur l’amène à sortir de sa coquille progressivement, sans « thérapie lourde » ni violente. Là où les mots humains créent parfois des ravages sur les personnes autistes, le chien le ramène avec douceur à la communication corporelle. Il n’y a pas toujours besoin de communication verbale pour les aider à s’ouvrir et à s’épanouir. Il suffit d’un amour simple, spontané, instinctif et authentique. Or le chien conserve ces ressources d’affection non perverties, non trafiquées par le mental ou l’ego humain.

Alors, pourquoi le gouvernement tarde-t-il tant à reconnaître que le droit à la médiation animalière pour les personnes autistes n’est pas une question d’âge mais de survie ? Il serait tellement plus simple de permettre aux adultes autistes de bénéficier de l’aide officielle d’un chien médiateur plutôt que de l’assommer avec quantité de camisoles chimiques !

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8 commentaires sur “Les bienfaits d’un chien médiateur pour les autistes de tous âges

  • Maria

    Merci beaucoup pour cet article.

    La compagnie d’un chien est souvent la seule qui me semble tolérable, que ce soit au quotidien ou particulièrement lors de moments difficiles de type « crise ».
    J’aimerais pouvoir bénéficier de la présence d’un compagnon dont je sois sûre qu’il pourra comprendre mon anxiété sans que j’ai besoin de parler, m’aider à sortir et à entrer en contact avec autrui avec sincérité (sans le terrible masque social), gérer mes crises et avoir une attitude protectrice tout en restant un animal que les autres personnes ou chiens pourront approcher.
    Je ne sais pas ou trouver l’aide nécessaire pour cette recherche.
    Je suis française et vis en Suisse romande depuis plusieurs années, et l’absence d’aide en médiation animale y est tout autant restreinte.
    Que faire? que pouvons-nous entreprendre?

    • Adeline

      Bonjour Maria,

      Je suis dans la même recherche que vous depuis quelques semaines. Je sens que ma vie pourrait être améliorée par la présence d’un chien éduqué qui pourrait être un ancrage, un soutien émotionnel et affectif quand je suis en crise dans ma bulle et qui m’inviterait à aller vers les autres avec plus de confiance et de sincérité.
      Si vous trouvez une solution, ça m’intéresse 🙂
      L’association Handi-chien en France propose des chiens d’éveil aux autistes, mais en priorité aux enfants. Ils m’ont déconseillé d’adopter un chiot car c’est beaucoup de travail et je ne suis pas capable d’éduquer un chiot plein d’énergie et ce n’est pas le but de me rajouter des difficultés dans ma vie.
      Ils m’ont conseillé de contacter les associations de chiens guides d’aveugle pour demander un chien réformé qui est quand même éduqué. J’en ai contacté 3 mais ils ont beaucoup de demandes en liste d’attente, ils n’ont pas pris la mienne ou alors n’ont pas répondu du tout.
      J’ai contacté un éducateur canin qui m’a déconseillé de prendre un chien à la SPA (refuge animalier) car leur vécu est souvent chaotique, pas forcément faciles à éduquer non plus et ils ont souvent des peurs. Je suis quand même allée dans 2 refuges près de chez moi mais ça ne s’est pas bien passé, ma demande n’est pas courante, c’est extrêmement bruyant et agité pour moi et j’ai besoin d’être rassurée ce qu’ils ne peuvent pas faire car ils ne savent pas comment ces chiens réagissent hors de leur refuge.
      Il reste les éleveurs de chiens, je vais y aller la semaine prochaine. Mais il faudra aussi que je contacte un éducateur canin, sensible à mes besoins…les éducateurs près de chez moi ne sont pas formés pour cela. Je trouve ce parcours très compliqué.
      Si vous avez des idées ou des expériences à partager, ça m’intéresse beaucoup car je vois arriver le moment où je vais abandonner.

    • Terrien

      Je suis autiste asperger, j’ai atterri sur votre article dans l’espoir d’y trouver de bonnes informations. Véridiques oui, bonnes non, je n’ai que 17ans, soit deux ans de plus que l’âge légal, mais déjà deux de trop pour demander l’assurance d’un chien. C’est dingue, comme si à notre 15eme anniversaire, hop, la vie devenait différente d’un coup…très déçue encore une fois des mesures mises en œuvres pour les personnes autistes.

  • femme-chien

    Il est très beau votre chien !
    J’ai 2 chiens « classiques », c’est à dire non-formés pour mes particularités. C’est un bonheur quotidien. Ils me forcent à sortir de chez moi car ils ont besoin de se dépenser, ils me font rire avec leurs mimiques et leur comportement, m’agacent parfois mais cela m’apprend à contrôler mes émotions, à ne pas m’énerver etc.
    Il est beaucoup plus facile de communiquer avec les chiens qu’avec les gens. Je ne suis jamais stressée avec les chiens, je le suis toujours avec des personnes.
    Ce sont mes 2 béquilles sans qui la vie n’aurait pas de saveur. Je ne me sens pas autiste quand je suis avec mes chiens, je me sens juste comme leur maîtresse qui se doit de veiller sur eux et ils me considèrent comme telle.
    Vive les chiens ! 🙂

    • izi14

      J’ai aussi un chien « pas formé « ….
      On se comprend juste toute les 2. Et ça court…..
      C un griffon boulet, à 3 mois et demi je l’ai adopté, abandonné, sale et d’une puanteur…..pleine de puce, allant se cacher pour manger ses croquettes.
      On c apprivoisé toute les 2 et ça le fait super bien.
      Merci à ma chienne.
      Je souffre de TSA pour info.

  • Bloch

    Bonjour, je suis éducatrice canin et j’accompagne une jeune femme autiste asperger dans l’éducation de son chien. Je voulais simplement témoigner et dire à quel point sa chienne âgée aujourd’hui de 16 mois l’aide au quotidien à s’ouvrir au monde qui l’entoure. Elle l’éduque toute seule et je la guide. Je ne comprends pas pourquoi en France il n’existe pas de centre de formation pour ces chiens comme cela est fait pour les chiens handicap
    Salutations
    Françoise Bloch