Du 23 au 25 Janvier 2019, avait lieu à Paris le 17ème congrès de l’Encéphale réunissant les professionnels de la psychiatrie.
Marie Rabatel, présidente de l’AFFA, y était conviée aux côtés de Séverine Leduc, psychologue, pour s’exprimer sur les femmes autistes.
La présentation s’est décliné sous le titre
Les ASPERGIRLS : l’autisme de haut niveau au féminin
avec comme thèmes exposés:
- Les particularités des femmes autistes et le diagnostic
- Études et vulnérabilité des femmes autistes face aux agressions sexuelles
Sommaire
Intervention de Séverine Leduc et Marie Rabatel sur les particularités des femmes autistes et leurs conséquences
Séverine Leduc est psychologue clinicienne à Paris, plus particulièrement spécialisée dans les bilans de diagnostic du trouble du spectre de l’autisme (TSA) et du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), co-auteure, avec le Dr David Gourion, du livre : Éloge des intelligences atypiques.
Les temps forts exposés par Séverine Leduc étaient centrés sur les problématiques suivantes
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Premier temps fort
– La réciprocité émotionnelle
– Le processus de pensée en réseau spécifique à l’autisme et les intolérances sensorielles qui en découlent
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Deuxième temps fort
– Le camouflage social et la capacité des femmes autistes à compenser leurs difficultés pour avoir un comportement socialement acceptable.
– Le coup énergétique du camouflage et ses conséquences : troubles anxio-dépressifs, mésestime de soi.
– Les études et la vulnérabilité des femmes autistes face aux agressions sexuelles : difficultés dans le repérage des situations dangereuses, difficultés à se protéger de ces situations.
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Troisième temps fort
– Intervention de Marie Rabatel sur les conséquences des violences sexuelles sur les personnes autistes et son expérience personnelle.
Suite à la présentation de l’étude sur la vulnérabilité des filles et femmes autistes (TSA), Marie Rabatel a précisé que le spectre est comme un arc en ciel dont chaque couleur en fait partie, les besoins sont différents pour chacune des couleurs.
Elle a poursuivi sur les conséquences psychotraumatiques possibles lors de violences sexuelles sur ces personnes de l’arc en ciel.
Elle a également fait mention des violences sexuelles possibles en institution dont les conséquences psychotraumatiques peuvent être ignorées : comportements en lien avec le trauma mis sur le dos des comportements autistiques favorisant davantage la vulnérabilité de ces enfants et adultes.
Elle a terminé son intervention en témoignant de l’accompagnement dont elle bénéficie par ses thérapeutes dans son parcours de soins lié aux PTSD, sans traitement médicamenteux. »
Résumé de l’étude sur la Vulnérabilité des femmes autistes et les violences sexuelles
Dans notre échantillon, le score RAADS-R moyen était de 34,9 (+/- 5,2 ) , légèrement supérieur au score moyen dans la population clinique de validation de l’outil chez des patients diagnostiqués avec un TSA.
88% des femmes autistes signalaient une ou plusieurs violences sexuelles (quelque soit le type, c’est-à-dire viol, tentative de viol, attouchement des seins ou du sexe, baiser non désiré)
51% déclaraient avoir subi une pénétration par la contrainte (mensonge, manipulation)
39 % déclaraient avoir subi un viol
L’âge de la première violence sexuelle était inférieur à 14 ans dans 47% des cas.
À 9 ans dans 31% des cas.
Les comparaisons univariées montraient que les sous-dimensions autistiques « hyper-focalisation » et « réactivité sensorielle » (extraite sur la base d’une analyse en composante principale de la RAADS-R) étaient significativement plus élevées dans le sous-groupe ayant subi un ou plusieurs violences sexuelles (Afin de déterminer si l’association entre la psychopathologie et le nombre de troubles psychiatriques de l’axe I) et la gravité de la dimension autistique était médiée par le faite d’avoir subi une victimisation sexuelle, nous avons effectué une analyse de médiation montrant qu’environ 18% de la médiation était déterminée par le faite d’avoir subi un viol.
Article rédigé par Nathalie Saillard-Pichon, membre de l’AFFA -09/02/19
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