Témoignage d’une membre de l’AFFA sur sa relation par rapport aux autres. 05 novembre 2017
Lorsqu’une personne me parle, c’est un peu comme si elle rentrait dans mon champ personnel : j’ai la sensation de ne pas avoir de barrière, de carapace, qui fixe la limite entre elle et moi.
J’avais lu, il y a quelques années, une nouvelle de Ray Bradbury dans son livre Chroniques martiennes qui m’avait bouleversée. Dans cette nouvelle, « Le Martien », un couple de personnes âgées découvre un matin chez eux leur fils, décédé il y a 20 ans mais pourtant bien vivant, inchangé par rapport à leur souvenir. En fait, il ne s’agit pas de leur fils mais d’un martien qui, ayant ressenti que leur fils leur manquait terriblement, s’est identifié à leur désir de le revoir. Plus tard, ce couple va avec leur « fils » (le Martien en réalité) chez des amis. Et là-bas, le martien ressent le désir d’une personne voulant absolument retrouver sa fille. Et il quitte l’enveloppe du fils perdu pour devenir cette fille, etc.
Cela m’a bouleversée car je me suis un petit peu reconnue dans le Martien, dans cette tendance à s’identifier à l’autre, ressentir son désir et s’y soumettre, sans même en être conscient.
Lorsque cela arrive, j’ai la sensation d’être sous emprise, sous l’influence totale de la personne avec qui je suis. J’ai l’impression qu’elle rentre en moi, qu’elle me télécommande de l’intérieur. C’est comme si je n’existais plus, comme si j’étais l’incarnation de son désir, de sa volonté. D’ailleurs, quand je reste quelques jours avec elle, je me surprends à « penser » comme elle, à prendre ses tournures de phrase. J’en suis totalement imprégnée.
Cela m’a bouleversée car je me suis un petit peu reconnue dans le Martien, dans cette tendance à s’identifier à l’autre, ressentir son désir et s’y soumettre, sans même en être conscient.
Lorsque cela arrive, j’ai la sensation d’être sous emprise, sous l’influence totale de la personne avec qui je suis. J’ai l’impression qu’elle rentre en moi, qu’elle me télécommande de l’intérieur. C’est comme si je n’existais plus, comme si j’étais l’incarnation de son désir, de sa volonté. D’ailleurs, quand je reste quelques jours avec elle, je me surprends à « penser » comme elle, à prendre ses tournures de phrase. J’en suis totalement imprégnée.
Je précise que cela ne se passe pas comme ça avec toutes les personnes : cela dépend de leur façon de m’aborder, du timbre de leur voix (j’y suis terriblement sensible), de leur façon d’être, de ce qu’elles me renvoient. Il y a moins de chance que cela se passe par échange écrit qu’en face à face.
Des personnes sûres d’elles, autoritaires, dont la posture est « campée », avec un timbre de voix qui ne fléchit pas, qui parle plutôt fort : autant dire que « c’est mort » pour moi,et j’obéis. Surtout lorsque je suis prise au dépourvu, lorsque je n’ai pas eu le temps de me préparer mentalement à cet échange. A contrario, avec des personnes qui fonctionnent comme moi, cela se produit très peu.
Des personnes sûres d’elles, autoritaires, dont la posture est « campée », avec un timbre de voix qui ne fléchit pas, qui parle plutôt fort : autant dire que « c’est mort » pour moi,et j’obéis. Surtout lorsque je suis prise au dépourvu, lorsque je n’ai pas eu le temps de me préparer mentalement à cet échange. A contrario, avec des personnes qui fonctionnent comme moi, cela se produit très peu.
Je n’ai pas non plus de signal qui me dise : « Attention, ce qu’elle te propose, c’est “trop”pour toi, c’est exagéré, elle va trop loin, elle ne respecte pas ton souhait, est-ce qu’elle a seulement demandé ton avis ? »
Mais même si elle me demande mon avis, et bien je réponds souvent la réponse qu’elle veut entendre. C’est à dire, le plus souvent, la réponse qui va lui permettre d’obtenir quelque chose : un service, de l’attention, de l’écoute…
C’est comme cela que, lorsqu’une personne s’intéresse à moi, a des « vues » sur moi, je rentre dans son désir et j’y réponds, que cette personne me plaise ou non. Enfin, j’y répondais, parce que maintenant que j’ai conscience de cette façon de fonctionner, j’arrive à me dire « oui mais, en fait, je ne ressens rien pour elle » et j’arrive à rester un peu distante, à ne pas tout donner.
Mais même si elle me demande mon avis, et bien je réponds souvent la réponse qu’elle veut entendre. C’est à dire, le plus souvent, la réponse qui va lui permettre d’obtenir quelque chose : un service, de l’attention, de l’écoute…
C’est comme cela que, lorsqu’une personne s’intéresse à moi, a des « vues » sur moi, je rentre dans son désir et j’y réponds, que cette personne me plaise ou non. Enfin, j’y répondais, parce que maintenant que j’ai conscience de cette façon de fonctionner, j’arrive à me dire « oui mais, en fait, je ne ressens rien pour elle » et j’arrive à rester un peu distante, à ne pas tout donner.
Bien sûr, cela m’a causé des soucis et je ne me suis pas respectée : je me suis donc retrouvée à « sortir » avec des personnes pour qui je ressentais juste un peu d’amitié. Je m’efforçais de donner de l’attention parce que, quand même, on est en couple alors je dois en témoigner. Ce n’était pas un automatisme et j’étais souvent « happée » par mes intérêts spécifiques, au point de l’oublier…
Quant au fait de savoir dire « non »… Je viens de comprendre récemment que c’était envisageable, car quand on est imprégné de la personne qui demande un service, ou de l’attention, cette question ne se pose bien sûr pas.
C’est aussi pour cela qu’il est vraiment fondamental d’apprendre aux personnes qui fonctionnement comme moi quelques bases, comme leur dire par exemple : « Tu n’es pas obligée de répondre à tous les désirs de la personne qui te parle. Si tu es trop sous son influence (ce qui est le cas en face-à-face), essaye de lui dire « Je vais réfléchir », et ensuite, quand tu seras seule, sous aucune influence, essaye de voir vraiment ce que tu souhaites. »
Bonjour, Je vous découvre suite à l’écoute de l’émission sur France inter, présentant le livre, « une fille pas sympa », et je me suis encore un peu reconnue, j’ai 62ans, et une vie de martienne derrière moi, je n’en suis pas encore sortie, deux divorces, et une enfance dans une sorte de secte familiale, oui, moi aussi, végétalienne, et une fuite du lycée en terminale, fuite vers un idéal, des lieus que j’espèrais plus accueillant que la vraie vie, le lycée.
A 55ans, j’ai mis l’éthiquette de zèbre, ou Ht potentiel, sur mon extrème sensibilité, j’en ai bien des particularité, avide de découverte depuis toujours, toujours cherchant le pourquoi des choses, etc etc. Un de mes fils est aussi doué, trop timide, artiste créateur, mais son frère ainé a toujours eu un autre soucis, avec des particularités maintenant à 35ans plus clairement d’autisme Asperger, une mémoire d’éléphant, un besoin de cadre etc. Un troisième garçon pas mal non plus, je ne m’ennuie pas, meme si ils sont indépendants, enfin, doucement, le temps aidant, je crois qu’on comprend qu’on se ressemble sur le fond, avec nos particularités différentes.
J’aimerais donc me sentir moins seule, je vis en lot et garonne Fumel, entre Bordeaux et Toulouse. Je vais regarder votre site un peu mieux, Au plaisir. Maryse Mazeres
Bonjour
Merci pour votre message 🙂
Voudriez vous rejoindre notre groupe secret facebook dédié aux femmes en démarche diagnostique/questionnements et femmes de l’association ? Si oui, me faire une demande d’amie à Magali Pignard
Bonjour Magali c’est ça ? Je souhaite entrer dans votre groupe Facebook. Je viens d’apprendre que je suis Asperger et je lis tous les témoignages, à chaque fois c’est moi , une photocopie ! Le votre bien sûr aussi. Je suis tellement seule , je ne connais aucun autiste à qui parler…