Conférence d’Amélie Tsaag-Valren, personne autiste, dans le cadre du 4ème colloque national « Regards sur la médiation équine » de l’institut de formation en équithérapie.
Le point de vue d’Amélie Tsaag-Valren
Parler des interventions en autisme ces dernières années, c’est un peu mettre le pied dans un champ de mines, avec à ma gauche la psychanalyse, à ma droite les cognitivo-comportementalistes.
Et si on quittait dignement ce champ de bataille à cheval ? Ce n’est pas un secret, bon nombre de femmes autistes ont une étonnante affinité avec les chevaux.
En 1986, Temple Grandin témoignait dans son autobiographie Emergence de tous les bienfaits que la pratique de l’équitation et les soins équins lui apportèrent à l’adolescence. Elle a fait de ce centre d’intérêt animalier son métier, ce qui est aussi mon cas, au terme de nombreuses années à errer entre différents petits « jobs ».
Les chercheurs Tony Attwood et Fabienne Cazalis ont noté dans leurs travaux respectifs une plus grande fréquence du centre d’intérêt équin chez les femmes autistes.
L’équithérapie, hippothérapie, médiation équine ou équicie, selon votre terminologie préférée, sera sans doute plus efficace chez les personnes déjà attirées par le cheval. Logiquement… Une majorité de femmes !
Depuis 2010 (et la publication du best-seller L’Enfant-cheval), ce champ de recherche croisé équithérapie-autisme est en pleine ébullition. Nombre de thèmes restent cependant inexplorés, en particulier à cause du sous-diagnostic des femmes. Autre regret, les publications scientifiques en équithérapie se limitent souvent aux enfants (plus rarement aux adolescents), aucune étude n’ayant été menée chez des adultes.
Des « régressions » ont été observées dès lors que les enfants autistes attirés par les chevaux n’étaient plus en contact avec l’animal. Qu’attend t’on pour créer un pont entre la thérapie équine et la professionnalisation dans le domaine équestre ?
N’hésitez pas à assister à cette conférence qui promet d’être passionnante !
Vendredi 12 mai, 14h15, au FIAP, Paris 14e.
Voici le programme du colloque