Le Comité ONU Femmes France décline la campagne « Orange Day » , qui consiste en 16 jours d’action contre les violences faites aux femmes (du 25 novembre au 10 décembre 2017). Dans le cadre de cette campagne nous diffusons des témoignages de violences faites aux femmes autistes.
« Lorsque j’avais 24 ans, je ne savais pas d’où venait mes difficultés et je n’avais aucun soutien de mes parents. Je vivais dans une famille où il était interdit d’inviter qui que ce soit et les visites à l’extérieur étaient très mal perçues.
Désespérée, j’ai accepté la proposition d’un homme qui m’a abordé dans la rue de venir vivre chez lui. J’étais naïve sans expérience du rapport à autrui, je cherchais un soutien, du réconfort. Cet homme était alcoolique et sans emploi. J’ai su qu’il faisait crédit dans les bars et différents endroits en disant que je rembourserais…
Il s’est montré de plus en plus violent autant par la parole que par les gestes menaçants avec des couteaux et une arme (peut être inoffensive mais à l’époque, j’étais impressionnée). Un jour, il a mis ses mains autour de mon coup et il a serré de plus en plus. J’ai vraiment eu très peur pour ma vie. Je voulais fuir sans retourner chez mes parents. Je travaillais sous contrat aidé de l’état dans une bibliothèque. Evidemment, il est venu pour m’y chercher. La directrice, à qui j’avais expliqué ma situation lui a fait croire que j’avais mis un terme à ce contrat et que j’étais retourné vivre chez mes parents. Ayant très peu de moyens financiers, j’ai réussi à louer une pièce insalubre dans une sorte de grenier. Grâce à une assistante sociale, j’ai été relogé en HLM au bout de 6 mois.
Même après cette mauvaise expérience, je reste naïve, je ne peux pas croire qu’une autre personne puisse être malveillante ou me causer du tort intentionnellement, ceci est très certainement du à mon fonctionnement autistique.
Virginie (prénom d’emprunt) »