Journée de sensibilisation à l’autisme: chez les femmes, des troubles méconnus (RFI)


02 avril 2018 – RFI (Radio France International) a interviewé une des membres de l’Association Francophone de Femmes Autistes à l’occasion de la journée mondiale de l’autisme.

L’ONU dédie cette journée à l’autonomisation des femmes/filles autistes.

« Journée de sensibilisation à l’autisme : chez les femmes, des troubles méconnus » – RFI, 02 avril 2018

 

Ce lundi 2 avril 2018, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. En France, une personne sur 150 serait atteinte de ces troubles du développement. Selon les statistiques, il toucherait davantage les garçons que les filles. Pourtant, l’autisme féminin est bien réel. Rencontre avec l’une de ces femmes dotées d’une intelligence supérieure, et qui souffre du syndrome d’Asperger.

S’exprimant de manière différente que chez les hommes, l’autisme est encore rarement diagnostiqué et reste quasiment invisible chez la femme. Emilie Durand est une jeune Française passionnée de littérature, cultivée et brillante. Malgré ses grandes capacités intellectuelles, elle n’arrive pas à trouver sa place dans la vie et souffre de multiples vulnérabilités.

« J’ai des hypersensibilités sensorielles, explique-t-elle. Je suis très, très sensible à la lumière et très sensible aux bruits. J’ai des gros troubles du sommeil et aussi, surtout, l’aspect principal de l’autisme, des difficultés au niveau de la sociabilisation. Donc, j’ai du mal à rentrer en contact avec mes pairs et j’ai du mal à coder les relations sociales et à les décoder aussi. »

« Si j’avais été diagnostiquée plus tôt »

Pour surmonter son handicap, Emilie a appris à masquer ses symptômes autistiques. « Depuis toute petite, j’ai toujours essayé de faire comme les gens autour de moi, d’avoir des amis, de m’insérer socialement. J’ai essayé de toujours faire des efforts, d’en faire plus pour m’adapter », confie la jeune femme, qui a été diagnostiquée autiste tout récemment.

Cette découverte, bien que tardive, lui a enfin permis de comprendre son propre fonctionnement : « Si j’avais été diagnostiquée plus tôt, j’aurais évité l’errance médicale. Donc maintenant, j’essaie de fonctionner autrement, d’adapter mon environnement et de m’isoler quand je suis surchargée au niveau sensoriel. »

700 000 personnes seraient concernées

Dans son parcours chaotique, Emilie a trouvé du soutien auprès de l’Association francophone des femmes autistes, qui milite depuis 2016 pour la reconnaissance des spécificités féminines de ces troubles, et qui attend avec impatience le 4e plan autisme. Selon le gouvernement, censé le présenter dans les jours qui viennent, ce texte devrait mettre l’accent sur la recherche.

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée du Handicap, a aussi souligné ce lundi le « très gros enjeu du diagnostic ». « Nous voulons, a-t-elle dit sur Europe 1, pouvoir diagnostiquer les adultes qui ont des prises en charge qui ne sont pas adaptées, qui sont dans les hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ou alors dans des établissements médico-sociaux sans une bonne prise en charge ».

Et d’appeler à « cesser les fausses idées, culpabilisantes pour les mères, sur soi-disant des écrans qui viendraient perturber les enfants ». Les troubles du spectre de l’autisme atteignent « environ 1% de la population » française, selon la Cour des comptes, soit une estimation de 700 000 personnes concernées, dont 600 000 adultes. Ces derniers sont environ 75 000 à être diagnostiqués.

→ À relire : De l’urgence de sensibiliser et d’agir en France face à l’autisme

« Journée de sensibilisation à l’autisme : chez les femmes, des troubles méconnus » – RFI, 02 avril 2018

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