Le Comité ONU Femmes France décline la campagne « Orange Day » , qui consiste en 16 jours d’action contre les violences faites aux femmes (du 25 novembre au 10 décembre 2017). Dans le cadre de cette campagne nous diffusons des témoignages de violences faites aux femmes autistes.
« En tant que femme autiste, j’ai subi tout au long de ma vie des violences de natures diverses.
Mes difficultés en matière de communication et de compréhension des codes sociaux, additionnées à une certaine naïveté ainsi qu’à une très faible estime de moi-même (surtout antérieurement à mon diagnostic) m’ont très certainement conduite à devenir une proie de choix.
J’ai longtemps été victime (et le suis encore même après avoir tenté de couper les ponts) de maltraitance psychologique au sein de ma famille. Mes géniteurs ont toujours nié mon autisme, et sont encore dans le déni de mon diagnostic, ainsi que de celui de mon enfant. Mes particularités et difficultés ont toujours été interprétées négativement et utilisées contre moi afin de me démontrer que j’étais nécessairement une mauvaise personne. Depuis mon enfance, j’ai été élevée dans la culpabilisation et l’injonction à me conformer jusqu’à me nier moi-même. Depuis mon diagnostic, je suis victime d’un harcèlement permanent, ainsi que d’allégations mensongères allant jusqu’à la diffamation. Lorsque je tente de rétablir la vérité, je suis taxée de « délirante » ou « menteuse ». Mes géniteurs sont allés jusqu’à prétendre que je maltraitais mon enfant, ce qui expliquerait selon eux ses troubles. Ils ont dressé tout leur entourage contre nous. Ils nous ont poursuivies et épiées, continuent de nous harceler malgré un déménagement et deux plaintes au pénal que personne ne semble prendre au sérieux, les qualifiant de banal différend familial. Pourtant les conséquences sur moi-même et ma fille sont désastreuses. J’ai ainsi sombré l’année passée dans l’anorexie et ai failli en mourir.
Ma belle-mère quant à elle n’a jamais toléré mon existence. Elle m’a toujours traitée avec beaucoup de mépris, allant jusqu’à me balancer des objets à la figure. Le plus souvent, je ne disais rien, pour ne pas peiner mon époux, et parce que je pensais le « mériter » puisque l’on m’avait toujours appris à le croire. Après le diagnostic de ma fille, les choses ont empiré. Elle n’a jamais accepté d’évoquer et prendre en compte ses particularités. Lorsque nous avons voulu évoquer sérieusement le sujet l’année dernière, elle a tout simplement interrompu tout contact. Nous n’existons plus pour elle. Nous n’avons donc plus de famille. Récemment, elle a dit souhaité la mort de son fils.
Au-delà du cadre familial, j’ai aussi subi des violences au cours de relations conjugales. On s’est souvent servi de mes particularités pour m’asséner des propos d’une grande violence verbale. Longtemps, j’ai subi, pensant que j’étais nécessairement en tort, parce qu’inférieure ou indigne. J’ai été traitée de « putain de sale Aspie », de « cas psychiatrique », on m’a fait énormément de chantage affectif. J’ai également été contrainte d’accepter un chantage sexuel. Régulièrement, au cours de mes relations, je me suis sentie infériorisée, salie, dans l’incapacité de me défendre car systématiquement toutes mes réactions ont tendance à être « pathologisées ». Contrairement à la plupart des femmes non autistes, je n’ai pas le droit semble-t-il d’exprimer de la colère ou de l’énervement (je suis « en crise autistique »), de la fatigue, ou un simple désaccord (de la « provocation »). J’ai souvent été infantilisée.
Dans le cadre social, on s’adresse souvent à moi avec beaucoup de condescendance lorsque l’on est averti de mon autisme. Je ne suis pas traitée comme une adulte responsable. On nie également mes besoins, mes capacités. Dans le cadre de mon travail de thèse, j’ai subi une véritable pression psychologique de la part d’un directeur qui a refusé de prendre en compte mes particularités et les a retournées contre moi. J’ai donc abandonné.
Pauline (nom d’emprunt)»
Bonjour, voici mon message pour cette femme autiste, maman d’une petite fille. Parfois dans la vie, on subit … on se demande pourquoi et je me suis rendue compte d’une chose, c’est que les gens qui subissent comme vous et moi qui ne suis pas autiste mais j’ai un petit garçon autiste que j’adore, quand je dis que j’ai subi je parle d’un divorce qui à mal tourné à cause d’experts qui entoure nos vies … bref … j’en reviens à vous. Vous avez subit toutes cette souffrance et ce n’est pas pour rien, vous n’en êtes par morte donc plus forte et si vous êtes plus forte vous pourrez COMPRENDRE et aider ceux qui passent par là où vous êtes passé. Car nul ne peut comprendre la souffrance sans l’avoir vécue. J’admire la force que vous avez eu de tenir bon et surtout maintenant j’aimerai que vous avanciez vous et votre fille, que vous deveniez heureuse car le bonheur ça se construit. Dans la bible, ça m’avait toujours choqué quand on demanda à Jésus si c’était bien sa mère et ses frères et qu’Il répondit que tous ceux qui croient en la parole sont ses frères … un truc du genre 🙂 Et bien ça prend tous son sens quand sa famille ne vaut rien et qu’on en vient à les appeler : “ses géniteurs”. Pleins de gens vous aiment et c’est ceux là votre famille 🙂 La vie est belle, faut juste se donner les moyens de la vivre 🙂 Courage <3
Pauline, si les autres ne te comprennent pas ni toi ni ta fille laisse les c’est eux les “cas psychiatrique”. je suis maman d’un petit garçon autiste et je me suis battue pour faire comprendre le handicap de mon fils à mon entourage mais comme j’ai vu que pour eux mon fils était “qu’un gosse capricieux”, j’ai arrêter d’éssaier de leurs faire comprendre l’Autisme. Ne te laisse pas dénigrer tu es plus forte que tu ne le pense et ta fille aussi. Courrage à toutes les deux et bravo à ton mari de comprendre votre handicap à toutes les deux.