15 choses à dire à une femme autiste


Une synthèse de « Spectrum Women », éditée par Becca Lory Hector, Jen Elcheson et Maura Campbell.

Contributrices : Barb Cook, Dena Gassner, Renata Jurkevythz, Lisa Toner Morgan, Liane Holliday Willey, Christine Jenkins, Terri Mayne, Kate Ross, et Anita Lesko.

Article original 15 things you should absolutely say to an autistic woman – Traduction : Adeline Herault pour l’AFFA

Notre liste des choses à ne jamais dire à une femme autiste a suscité une telle réaction, que nous devions créer une liste de ce qu’il faut dire à une femme autiste (ou à tout adulte autiste, quel que soit son genre). Et messieurs, puisque pour changer c’est vous qui avez été laissés de côté la dernière fois, dites-nous si ces propos vous conviennent aussi.

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Relation belle et intense entre deux enfants autistes et leur Maine Coon

 

Voici la liste des 15 choses à dire à une femme autiste :

“Je t’écoute, et je te comprends.”

Nous dire que vous nous écoutez vraiment et entendez ce que nous disons, c’est nous donner la légitimité, l’opportunité, et l’espace pour partager avec vous.

Beaucoup d’entre nous ne se sentent pas entendues, donc nous y sommes très sensibles.

“Je te crois, et je crois en toi, même si je ne te comprends pas toujours.”

Sachez que même nous, les autistes, n’attendons pas des non-autistes qu’ils nous comprennent à 100%.

La moitié du temps nous essayons de nous comprendre nous-mêmes.

Nous apprécions que vous nous présumiez capables, et que vous nous encouragiez à être et à faire de notre mieux.

« Que signifie pour toi être autiste ? Parle-moi de ton expérience, et dis-moi comment je peux m’informer. »

Poser des questions vaut toujours mieux que de se fier aux stéréotypes, suppositions ou rumeurs, et peut vous éviter de tenir des propos blessants. Si vous vous interrogez sur un point relatif à l’autisme ou à la façon dont une personne autiste vit sa neurodiversité, demandez-nous ! Laissez-nous le temps de réfléchir et donnez-nous la possibilité de répondre à l’écrit.

Bonus : vous pouvez nous faire économiser des cuillères en faisant votre propre recherche en ligne (sur des sites fiables, bien sûr).

« Tu n’es pas obligée de rester si tu ne le veux pas. Tu as essayé du mieux que tu pouvais. »

Nous ne voulons pas être des rabat-joies ou des trouble-fêtes.

Parfois nous sortons et, à l’arrivée, nous avons envie de repartir aussitôt. Permettez-nous, s’il vous plaît, de nous éclipser dignement. Ne nous retenez pas par la culpabilité, et ne nous blâmez pas pour notre incapacité à rester. Nous souffrons peut-être d’une surcharge sensorielle, de maux de ventre, d’anxiété sociale, que sais-je ?

Si nous avons besoin de partir, nous devons partir.

« Tu n’as pas à t’expliquer ; ce n’est pas un souci si tu ne peux pas venir à la fête. Je t’inviterai quand même la prochaine fois, mais sans pression. »

Nous sommes touchées que vous nous proposiez de participer à un événement, même sans certitude que nous viendrons.

C’est respectueux et inclusif, et ça nous ouvre des possibilités sans contraintes pénibles.

Sachant que vous désirez assez notre venue pour continuer de nous inviter, quand nous aurons les cuillères, nous aurons envie de les utiliser avec vous.

« Je n’ai pas bien compris. Peux-tu m’expliquer? Et n’hésites pas à me demander d’expliquer ce que je dis si tu ne comprends pas. »

C’est très important car il peut y avoir un écart entre notre message et sa compréhension.

Demander d’éclaircir ou reformuler quelque chose nous met à l’aise tous les deux, et évite les confusions. Cela nous montre aussi que nous ne sommes pas les seules à hésiter ; savoir que c’est réciproque est un grand soulagement.

« N’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. » (sincèrement !)

Nous savons que nos demandes peuvent être singulières. Donc, quand vous dites « quoi que ce soit », préparez-vous à suspendre tout jugement.

Assurez-vous aussi de tenir vos promesses. Les mots sont vains si l’action ne suit pas.

Montrez-nous que ce ne sont pas des paroles en l’air, et vous aurez une amie loyale à vie.

« Comment puis-je t’aider ? »

Si vous voulez être utile à une personne autiste, demandez-nous comment vous le pouvez. C’est aussi simple que ça !

Nous savons mieux que quiconque ce dont nous avons besoin. Plutôt qu’essayer de deviner, demandez-nous directement. Il y a toutes les chances pour que nous sachions précisément comment vous pouvez nous aider au mieux.

Et ne soyez pas blessés si nous répondons que c’est en nous laissant tranquilles ; beaucoup de nos difficultés sont compliquées par le manque de temps et de calme pour les traiter.

« Tu n’es pas obligée de parler si tu ne veux/ peux pas, mais quand tu voudras, je suis là. »

Quand le mutisme prend le dessus et que nous sommes à court de cuillères, donnez-nous de l’espace.

Si nous sommes incapables de verbaliser efficacement, laissez-nous écrire – ce que beaucoup d’entre nous préfèrent de toute façon.

Être libre de choisir une forme de communication alternative est très important.

Nous avons souvent été jugées durant des années pour nos difficultés à parler. Savoir que vous évitez de nous faire revivre cette expérience signifie beaucoup pour nous.

« Je suis désolé(e). »

Alors, vous vous êtes complètement planté(e)? N’attendez pas pour vous excuser.

Croyez-le ou non, d’autres prennent notre autisme comme excuse pour esquiver la responsabilité de leurs actes. C’est lamentable.

Vous ne savez pas où vous vous êtes trompé ? Demandez-nous. Puis agissez pour éviter que l’erreur soit répétée. De bonnes manières quoi !

« C’est excellent, ce que tu as fait. »

Insister sur le talent d’une personne autiste ou sa capacité à inspirer les autres peut vite la mettre mal à l’aise. Préférez des compliments légers et succincts, et focalisez-vous sur ce que l’on a réalisé ou obtenu.

Si vous pensez que ce que nous avons fait est une chose digne de reconnaissance, complimentez-nous comme n’importe qui. Beaucoup d’entre nous accomplissons des choses remarquables en elles-mêmes, pas seulement remarquables pour une personne autiste.

« Je vous présente Jane, ses qualifications professionnelles incluent… »

Comme toute autre personne qualifiée, présentez une personnes autiste par notre nom et notre activité, d’une manière respectueuse et professionnelle.

Ne nous présentez pas comme une personne autiste, à moins que nous vous ayons autorisés à en parler ouvertement.

Comme toute personne ayant accompli quoi que ce soit, nous voulons avancer grâce à nos efforts, plutôt que notre statut à la naissance.

« Ça doit être épuisant de travailler si dur pour déchiffrer la vie. »

Quand quelqu’un considère la difficulté d’être autiste, c’est réconfortant. Cela nous montre que vous… comment déjà ?… faites preuve d’empathie avec la fatigue que peut ressentir un adulte autiste vivant dans ce monde bruyant et rapide.

Seuls ceux qui nous aiment disent cela sincèrement.

« J’aime que tu voies les choses autrement. »

Appréciez nos différences et dites-le nous !!!

Nous sommes merveilleuses telles que nous sommes, et c’est bon d’entendre que vous le pensez aussi.

Si vous prenez le temps d’apprécier nos différences neurologiques, vous pourrez découvrir une toute nouvelle perspective.

« Il y aura des chats. »

Avec nous, c’est toujours le bon moment pour parler de chats.

Rédaction par Nathalie Saillard-Pichon, membre de l’AFFA – 26/12/18

 

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