Résumé de l’intervention de Marie Rabatel, co-fondatrice et présidente de l’AFFA, lors de la journée de sensibilisation des violences faites aux femmes organisée par le réseau de santé périnatal parisien (rspp) – Hôpital des Diaconnesses à Paris, 15 février 2018
L’ouverture de cette journée s’est faite avec la projection du film Anna de la Miprof (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences). Mathilde DELESPINE, experte formatrice pour la Miprof, a listé les différentes types de violences et son repérage (verbal, psychologique, physique, sexuel).
Je suis intervenue sur les violences sexuelles et les personnes autistes. J’ai tout d’abord rappelé quelques bases de l’autisme.
Avant de rentrer dans le sujet de mon intermède (violence sexuelles), j’ai pointé les violences médicales que peuvent subir les femmes autistes face à l’errance et du sous-diagnostic qu’elles peuvent subir ; ainsi que les violences psychologiques pour les mères autistes liées aux signalements abusifs de l’aide sociale à l’enfance.
Pour revenir aux agressions sexuelles, des études ont montré que 70 à 90 % des femmes autistes sont victimes de violences sexuelles.
Des facteurs, pour beaucoup invisibles, favorisent le fait d’être une proie idéale face à un agresseur potentiel. Le témoignage oral d’une femme et autiste victime de viol doit nous alerter sur les enjeux de l’éducation d’un enfant autiste (le choix, le NON, la notion d’intimité, la notion du consentement, …).
De plus, les conséquences de ces violences accentuent le handicap de départ intensifiant encore la vulnérabilité. Leur mémoire photographique et la notion du détail augmentent considérablement les flash-back. L’hypo ou l’hyper-sensorialité accentue le ressenti vécu lors des reviviscences. Le trauma se renforce et tout s’intensifie formant ainsi un cercle vicieux d’aggravation du syndrome autistique et de la vulnérabilité (voir l’article du Dr Muriel Salmona à ce sujet).
Rappelons que le viol est un crime défini par l’article 222.23 du Code pénal : sa non dénonciation est punie par la loi (article 434.1 du Code pénal) de 75 000 euros d’amende et 3 ans d’emprisonnement.
Nous avons également une triple peine, qui, du fait de la méconnaissance sociétale de l’autisme et ses particularités, font que nous ne pouvons bénéficier d’une écoute et d’un accompagnement adapté face aux différents professionnels en charge des victimes de violences.
Marie Rabatel pour l’association Francophone de Femmes Autistes AFFA
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