À lire : “Je suis une femme, je suis handicapée, je suis une proie facile” , par Pierre Bafoil pour Les Inrocks
Cet excellent article lève le tabou sur les violences sexuelles faites aux femmes handicapées, quel que soit le handicap et le contexte (y compris en institution). En le lisant, on ne peut que constater que c’est un véritable phénomène de société, dont personne ne parle.
L’article pointe entre autres (avec l’interview de Muriel Salmona, psychiatre psychiatre et traumatologue, spécialiste des violences sexuelles), la méconnaissance des professionnels, qui assimilent les syndromes liés à ce traumatisme avec une aggravation des symptômes du handicap. Avec pour conséquences (au moins pour les femmes autistes) généralement une augmentation de la dose de psychotropes.
Et quelles conséquences pour l’agresseur ? Aucune, celui-ci peut recommencer en toute impunité.
Une large partie de l’article est consacrée aux violences faites aux femmes autistes, avec l’interview de Marie Rabatel, présidente de l’AFFA et des extraits de l’article « Virginie, autiste : les conséquences de mon autisme m’ont tuées ».
Extrait
“On est des proies idéales. Il y a certaines données abstraites auxquelles nous n’avons pas accès, détaille-t-elle (Marie Rabatel). Par exemple l’implicite ou la notion de consentement sont difficilement compréhensibles pour certaines d’entre nous.” (…) Au sein de l’AFFA, elle dénonce aujourd’hui un “tabou” et “une omerta totale”autour de ces violences sexuelles, perpétrés par l’entourage ou au sein des institutions. Avec la FDFA, Maudy Piot fait écho à ce constat et se bat pour que “les femmes handicapées soient considérées comme des citoyennes à part entière et protégées comme telles”. Ces associations sont maigrement soutenues et passent le plus clair de leur temps à courir après les financements.