Cet article est un résumé de l’étude de Nirit Haruvi-Lamdan, Danny Horesh, Ofer Golan « PTSD and autism spectrum disorder: Co-morbidity, gaps in research, and potential shared mechanisms » publiée en 2018.
Merci à Eve, membre de l’AFFA, pour sa traduction.
Syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et troubles du spectre de l’autisme (TSA) : comorbidité, lacunes de la recherche et probables mécanismes partagés
Alors que, dans la théorie psychanalytique, autisme et traumatismes ont souvent été liés, très peu de tentatives scientifiques ont été conduites pour explorer les associations et la comorbidité entre les deux. Au lieu de cela, chaque domaine a été développé séparément, conduisant à de vastes ensembles de connaissances théoriques et cliniques.
L’article suggère plusieurs voies possibles qui peuvent relier traumatisme et autisme.
Premièrement, le trouble du spectre autistique (TSA) pourrait servir de marqueur de vulnérabilité au syndrome pour le syndrome de stress post-traumatique (SSPT, ou ESPT = Etat de Stress Post Traumatique), notamment en augmentant le risque d’exposition à des événements traumatisants.
Deuxièmement, un fois qu’il est apparu, le SSPT pourrait exacerber certains symptômes du TSA, par exemple par des stratégies d’adaptation inadéquates et une réduction de la demande d’aide.
Troisièmement, il pourrait y avoir des mécanismes sous-jacents communs au SSPT et au TSA, y compris des anomalies neurologiques associées aux deux troubles, ainsi que des mécanismes cognitifs et comportementaux, tels que rumination accrue, rigidité cognitive, évitement, colère et agressivité.
De plus, les spécificités du TSA pourraient déterminer quels évènements sont vécus comme particulièrement traumatisants (par exemple insultes et dégradation sociales, surstimulation sensorielle, changements brusques dans les routines connues) et influencer à la fois la manifestation et la gravité des séquelles posttraumatiques chez les personnes diagnostiquées.
En conclusion, les recherches conduites séparément dans les domaines du SSPT et du TSA suggèrent fortement plusieurs connexions possibles entre ces deux troubles et il est urgent de mener davantage de recherches sur le lien SSPT-TSA : d’une part sur la prévalence du stress traumatique chez les personnes autistes, mais aussi sur leur perception potentiellement unique des évènements traumatisants, en particulier dans la sphère sociale. De telles recherches peuvent avoir des implications cliniques importantes.
Accéder à l’étude sur Pubmed : « PTSD and autism spectrum disorder: Co-morbidity, gaps in research, and potential shared mechanisms »
“une réduction de la demande d’aide” quand la seule aide disponible est inappropriée est une bonne stratégie de survie : autant éviter la survictimisation assortie d’étiquetage et de stigmatisation voire de traitements abusifs…
sinon la logique est facile à comprendre des cercles vicieux en spirale aggravante entre troubles neurodéveloppementaux, agressions subies et carence de soins
une typologie des traumas à consolider et divulguer : des traumas physiques, psychiques, psycho-socio, sociaux y compris sexuels, selon les âges, la durée, la gravité, le perpétuateur pouvant avoir autorité, les conséquences, les prises en charge, les soins, les thérapies, les séquelles…
on est au tout début des recherches et on commence à voir passer des articles dans tous les sens
attention soyons vigilantes !
Exemple de recension d’article et de communication très problématique parue dans le JIM Journal International de Médecine (français) le 09/04/2021
Abé C et coll.: Brain structure and clinical profile point to neurodevelopmental factors involved in pedophilic disorder. Acta Psychiatrica Scandinavica, 2021; 143: 363–374.
“Y a-t-il des facteurs de prédisposition à la pédophilie ?” par le Dr Alain Cohen psychiatre
https://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/y_a_t_il_des_facteurs_de_predisposition_a_la_pedophilie__187183/document_actu_med.phtml
Ceci est tout-à-fait exact !!!
Je me suis mentalement tuée suite à stress post–traumatique , ayant eu lieu sur un terrain fragilisé par de l’autisme ,
lui-même du ou favorisé par des maltraitances de l’enfance.
Ceci en l’état actuel de mes connaissances , aucun examen clinique n’ayant été fait.
Suivie par psychiatre durant 50 ans jusqu’à découverte tardive du SSPT…
comment distinguer alors ce qui relève de l’autisme (inné) etce qui est séquelle de traumatisme?
et quelles conséquences en tirer au niveau soins et accompagnement du patient ?
Bonjour, il est important de rencontrer un.e psychiatre compétent pour faire un diagnostic différentiel. Cordialement, l’équipe AFFA
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