SOS de l’association soutenant Béatrice, autiste, en rupture de suivi adapté


Béatrice, jeune femme de 27 ans habitant Evreux, est membre de l’association francophone de femmes autistes. Sa situation actuelle pointe le manque dramatique de professionnels compétents dans l\'autisme.
 
Comme beaucoup de femmes autistes, Béatrice a subi des violences physiques et sexuelles, qui ont aggravé son handicap (les violences sexuelles ont un impact psychotraumatique bien plus sévère sur des personnes autistes par rapport à une personne non autiste). En guise d\'aide, des professionnels de santé l\'ont humiliée et maltraitée (en hôpital psychiatrique), ajoutant un traumatisme à ses traumatismes. La double peine.
 
Devant l\'urgence à trouver des solutions et suite à une tentative de suicide, 3 de ses amies  viennent de créer une association \"Béatrice, la princesse des étoiles\". Ces 3 personnes, dispersées en France, tentent vainement de combler les dysfonctionnements du système.

Béatrice était auparavant suivie par un hôpital de jour, où cela se passait plutôt bien, mais la psychiatre de cet hôpital a décidé brutalement d\'arrêter le suivi : depuis deux ans elle lui disait qu\'un jour il faudrait qu\'elle parte de l\'hôpital, lui laissant un sentiment d\'abandon et de rejet.

Elle est actuellement en rupture de soins adaptés : elle a fait une demande de Prestation de Compensation de Handicap à la MDPH afin de pouvoir rémunérer des personnes qui pourraient l\'aider dans l\'autonomie (hygiène, repas, entretien de son appartement). Elle aurait besoin d\'un suivi par un(e) psychiatre compétent(e) dans l\'autisme Asperger et/ou d\'un professionnel formé en traumatologie, mais cette denrée est trop rare sur Evreux.  Elle a besoin d\'activités comme l\'aquagym ou l\'équitation qui lui permettent de se socialiser, de gérer ses angoisses et d\'éviter de sombrer de nouveau dans les idées suicidaires. Elle est totalement isolée, a perdu sa mère en 2008, et son père est décédé il y a un an.
 

Le SOS de Béatrice

En attendant, elle tente de tenir jour après jour, le désespoir lui faisant avoir des idées noires, très noires.

Voici un audio dans lequel elle exprime sa détresse à ses amies de l’association.

 

Réaction de Sarah Mérand, co-fondatrice de son association, suite à cet audio

« Voilà. Voilà où on en est. Dans cette situation qui ressemble à un gigantesque piège. Un Hunger games grandeur nature, dès la naissance.

Béa, qui parle dans l\'extrait, est autiste sans déficience intellectuelle, a été maltraitée et harcelée toute son enfance, violée de 9 à 13 ans par quatre garçons . Si c\'est possible, ça arrive même à pas mal de monde. C\'est juste qu\'on entend parler des gens qui vivent ces vies-là que quand ils sont morts. J\'ai rencontré Béa quand j\'avais 15 ans. On a refait le monde, parlé de la vie, de nos rêves, elle m\'a conseillée et aidée pour prendre soin de mes animaux, son domaine de prédilection, on a réalisé un projet ensemble sur les réseaux sociaux, qui a connu un petit succès. On est devenue amies.

Aujourd\'hui, d\'une certaine manière, la situation est très simple :

Les soins qu\'elle recevait en hôpital de jour psychiatrique se sont brutalement arrêtés. Elle fait plusieurs crises de tétanies par jour, qui peuvent durer plusieurs heures. Elle est dans une situation d\'isolement quasi-total, souffre aussi de dépression chronique et d\'un trouble anxieux généralisé sévère. Il n\'y a pas de secret à l\'état qu\'elle expose dans les clips vocaux. Juste à regarder les statistiques très élevées du taux de suicide et leurs critères.

L\'hôpital psychiatrique (Navarre) ne permet pas de construire un projet d\'avenir. Durant ces hospitalisations, elle est restée trois jours sans manger car elle était incapable d’aller dans la salle repas. Elle a fini par sortir contre avis médical, mais ne va pas mieux et reste très fragile. Ses amies et moi avons créé une association pour tenter de l\'aider mais sommes dépassés par l\'urgence de la situation.

Tout prend du temps, beaucoup d\'argent et les professionnels sont peu ou pas formés. Et je suis en colère parce qu\'on n’essaye pas de faire pitié, de demander la charité, de surjouer, d\'en rajouter, de dramatiser.

On en est juste rendue à des moyens hallucinants pour que notre amie puisse bénéficier d\'une prise en charge à laquelle elle a droit, pour simplement pouvoir vivre.

On a besoin:

  • d\'argent pour payer les professionnels (psychiatre, psychologue, auxiliaire de vie, éducatrice, équithérapie), les transports, une activité qui sortirait Béatrice de son isolement social, et mettre en place un projet qui permettrait à Béatrice d\'être indépendante ;
  • de visibilité ;
  • et puis d\'idées de dispositifs, d\'orientation, de professionnels, de centre. De conseils »

 

Un projet de tatouage de  Phénix

Béatrice a un projet qui la fait tenir : se faire un tatouage de Phénix pour son anniversaire le 26 juillet : ce Phénix qui a tout vécu de pire qui peut arriver , et qui de plus a un handicap et des maladies , renaît toujours de ses cendres.
Aidez Béatrice à financer ce tatouage  en participant à la cagnotte !
\"tatouage-phenix\"

 

www.pdf24.org    Send article as PDF   

Répondre à nathalie-anne beaugeard Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

6 commentaires sur “SOS de l’association soutenant Béatrice, autiste, en rupture de suivi adapté

  • nathalie-anne beaugeard

    Courage, Béatrice!
    Ca me fout en colère, de voir comment les gens réagissent,ou plutôt ne réagissent pas,comment ils ne comprennent pas,et le pire c’est qu’ils n’essayent même pas de comprendre. Accroche toi à ce que t’aimes, à ce qui compte pour toi – sans mes chats j’aurais déjà lâché la rampe depuis longtemps – je peux pas faire grand chose pour aider (surendettement,agoraphobie,TOC,phobie sociale), et j’enrage! L’équithérapie, c’est une bonne idée! des fois je me dis que les vétérinaires et les psychologues pour animaux ont plus d’empathie que leurs soi-disant spécialistes de psychologie et psychiatrie:l’administration,le système médical traitent les gens comme des choses,et si on en souffre, ça veut dire qu’on est « anormal ». je suis nulle pour remonter le moral des gens,mais après avoir lu l’article et entendu ton SOS,je pouvais pas ne pas réagir. j’espère que la situation va s’arranger pour toi.
    Amitiés.
    Anne.

  • Alexis

    Bonjour, appel partagé dans plusieurs groupes sur fb. Tout le monde ne peut pas donner d’argent, mais peut-être que de recevoir des messages de soutien lui ferait du bien ? Et nous serons sans doute nombreux à le faire s’il y a une adresse mail (ou autre) pour pouvoir le faire 🙂

  • Alex

    Bonjour. J’ai bien tout lu et vu la vidéo.

    C’est une histoire terrible, c’est un fait. Je connait ce que c’est de vivre avec des traumatismes. Ce ne sont pas les mêmes soit mais pensez ce que vous voudrez je saisi la gravité de la situation et la souffrance au point de ne penser qu’à se tuer pendant des heures, des jours, voir plus. On est face à des faits et des décisions à prendre dont on est incapable d’en assumer les conséquences. Un cul de sac en somme et on entretient une routine, la meilleure qu’on puisse gérer et c’est loin d’être le top. J’ai déjà aidé des inconnus pour moins que ça, mais… jamais eu de retour pour savoir si ça aidait. Présence et parole. Ça faisait partie de mon projet de vie jusqu’à récemment. J’ai eu des retours indirects d’améliorations, mais aucune idée si c’était au moins en partie due à mon coup de pouce. Je dois avoir un sacré grain pour aider des gens avec ce que j’ai pu vivre.

    Le problème également c’est… comment voulez vous qu’un citoyen lambda vous apporte soutien? Ceux qui lisent ce message n’ont pas les formations requises pour aider, même si la psychologie humaine est intéressante parfois. Et les spécialistes sont rare et donc souvent surbookés, CRA Idem, je le sait de par une psychiatre. J’offre mon soutien, je l’ai déjà fait, ça m’a lassé de le donner certes, mais par pure principe car ça touche à une/des injustice. Pour ce que mon soutien vaut…