Viols en IME : Le silence assourdissant de Zone Interdite


De nombreuses remarques nous sont parvenues, concernant l’oubli de la problématique des viols en institution lors du documentaire de Zone Interdite diffusé le 24 Mars 2024.

Qui ne pouvait pas savoir ?

Un témoignage, parmis tant d’autres de parents d’une enfant en situation de handicap en institution que nous avons reçu à l’association.

Quelque part en France, Pays des Droits de l’homme, Le 25 mars 2024

Comme beaucoup de français j’ai entendu parler du reportage choc de Zone Interdite du dimanche 24/03/2024 sur la maltraitance des personnes en situations de handicaps en institutions.

Mais contrairement à beaucoup de français je n’ai pas pu regarder cette émission dont le sujet me concerne pourtant particulièrement. Je n’ai pas eu le courage de regarder car je ne connais que trop cette situation et je ne me sentais pas ce soir-là d’affronter ma réalité.

En effet ma fille a subi de graves violences sexuelles allant jusqu’au viols, des agressions physiques allant jusqu’à se faire assommer contre un mur, verbales, des actes de torture et de barbarie allant jusqu’à la scatophilie de la part d’éducateurs dans un institut pour enfants en situation de handicap sensoriel et handicaps associés en Occitanie.

Elle a été auditionnée à trois reprises par la gendarmerie et elle n’est pas la seule enfant concernée par ces faits, la psychologue qui la suit a complété un document mentionnant son traumatisme.

Malheureusement malgré tout cela, notre affaire, comme celles d’autres enfants maltraités dans cet institut, a été classée rapidement sans suite et nous sommes aujourd’hui plus seuls que jamais.

Les criminels sont toujours en service, certains sont encore sur l’établissement, un autre, particulièrement cruel, est parti à l’Aide Sociale à l’Enfance.

La direction de l’établissement a tout étouffé et minimisé lors de réunions et par envois de mails.

Notre fille est malvoyante modérée, autiste modérée et elle présente un déficit intellectuel léger.

Les derniers faits remontent à Mars 2023 date à laquelle notre enfant nous a enfin parlé et où nous l’avons sortie de cet institut criminel. Nous ne savons pas vraiment à quand remontent les premiers crimes, notre fille fréquentait cet établissement depuis ses 2 ans et demi. Nous pouvons tout imaginer.

Nous avions pu constater après une réunion avec ses éducateurs là-bas qu’elle ne bénéficiait pas de la prise en charge à laquelle elle avait droit 

La psychomotricité a débuté en février, ils étaient en groupe alors qu’elle aurait dû être seule, l’orthophonie avait lieu 1/2h par semaine et lorsqu’avec son papa nous avions demandé à voir le contenu de son cahier pour pouvoir continuer à la faire progresser à la maison il n’y en avait pas. Son groupe devait faire des activités pendant la semaine de vacances scolaires où elle est restée là-bas, ils nous ont bien détaillé un programme (jeux, bowling, sortie en forêt) cependant notre fille nous a démenti ce programme et il s’est avéré qu’au lieu de ces occupations le groupe est resté sur l’établissement et vous pourrez deviner quel programme s’est déroulé à la place.

Que faisait alors l’établissement de tout l’argent reçu de l’état pour les prises en charge ?

Depuis un an que notre vie a basculé nous sommes dans l’attente d’une solution pour elle. On nous annonce 3 ans d’attente pour une place à temps partiel en IME proche de chez nous. Mais que doit-on souhaiter à ma fille ?

Comment refaire confiance après un tel drame ?

Nous ne sommes pas une exception et je me suis aperçue en me documentant que notre histoire est tristement banale, vécue par des milliers de familles touchées par le handicap.

Je me demande tous les jours comment oser espérer mieux pour ma fille. Je ne serai pas éternelle et je mourrai avant elle. Mon souhait le plus cher est donc de pouvoir partir en la sachant en sécurité.

Quelle vie notre société peut-elle proposer à mon enfant ? Quelle justice pour la soutenir ? Comment l’Etat Français en ne croyant pas ma fille et en laissant en liberté ces criminels peut-il à ce point valider la pédophilie et maltraiter sciemment ses citoyens aussi handicapés soient-ils ?

( Témoignage anonyme demandé )

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