Pourquoi dépister et reconnaître les conséquences psychotraumatiques chez les personnes autistes victimes de violences et violences sexuelles ?   Mise à jour récente !


Dépistage et reconnaissance du psychotraumatisme chez les personnes autistes victimes de violences et violences sexuelles 

Contexte : 

L’état de la littérature scientifique* montre de manière constante que les personnes autistes courent un risque accru de subir des violences ( Hoover, 2015 ; Rumball, 2019 ).

Par rapport au groupe témoin, McDonnell et al. (2019) ont constaté une augmentation significative des taux de violence physique chez les enfants autistes, et les adultes autistes signalent des taux de violence physique pendant l’enfance plus élevés que les témoins non autistes ( Gibbs et al., 2021 ; Weiss & Fardella, 2018 ).

S’appuyant sur le rapport des soignants, Mandell et al. (2005) ont rapporté que 18,5 % des enfants autistes avaient été victimes de violence physique. Le risque accru de victimisation semble se poursuivre à l’âge adulte ( Gibbs et al., 2022 ; Rumball, Brook, et al., 2021 ;Weiss & Fardella, 2018 ), Gibbs et Pellicano (2023) rapportant que la violence était perçue comme si courante par les adultes autistes que de telles expériences étaient devenues normalisées.

Les personnes autistes, en particulier les filles et les femmes autistes, courent un risque accru d’être victimes de violences sexuelles ( Bargiela et al., 2016 ; Brown-Lavoie et al., 2014 ; Christoffersen, 2022 ; Dike et al., 2022 ; Gibbs et al. , 2021 ; Gotby et al., 2018 ; Mandell et al., 2005 ; Pecora et al., 2019 ; Rumball, Brook, et al., 2021 ; Weiss et Fardella, 2018 ).

Dans une étude menée par Reuben et al. (2021) , 72 % des adultes autistes ont déclaré avoir subi une agression sexuelle, des expériences sexuelles non désirées ou une agression physique, tandis que Cazalis et al. (2022) ont rapporté que 9 femmes autistes sur 10 avaient subi des violences sexuelles.

La majorité d’entre elles avaient vécu ces violences sexuelles avant l’âge de 14 ans et les victimisations répétées étaient courantes

* Retrouvez les sources citées dans l’etude norvégienne ci-dessous 

Qu’en est-il du repérage psychotraumatique sur cette population à risque ? 

Une récente étude norvégienne met en avant la nécessité du dépistage du syndrome de stress post-traumatique.

Étude : Trouble de stress post-traumatique et expériences impliquant des violences ou des violences sexuelels dans un échantillon clinique d’adultes autistes ayant une déficience intellectuelle

Les expériences antérieures impliquant des violences ou des violences sexuelles étaient courantes dans un échantillon clinique d’adultes autistes ayant une déficience intellectuelle, soulignent l’importance du dépistage et de l’évaluation des traumatismes dans cette population.

Peu de participants ont reçu un diagnostic de SSPT ( Syndrome de Stress Post-Traumatique ), ce qui suggère que le SSPT reste un diagnostic sous-utilisé dans cette population. De plus, l’étude précise qu’il est peu probable que les changements émotionnels et comportementaux associés à une expérience traumatisante se reflètent dans les diagnostics de santé mentale de ces personnes.

Plusieurs mécanismes potentiels expliquent ce manque de reconnaissance possibles :

  • le chevauchement des manifestations comportementales du SSPT et des troubles anxieux/dépressifs,
  • l’incapacité à explorer la signification du traumatisme pour ces individus,
  • le diagnostic du SSPT nécessite des déductions plus approfondies que le diagnostic de l’anxiété/dépression chez les individus ayant des compétences de communication verbale limitées,
  •  les professionnel-les de santé s’étant habitués au stress et à l’anxiété chez les personnes autistes, les considèrent donc comme intrinsèques à l’autisme.

Enfin, les associations identifiées entre la violence, les violences sexuelles et une mesure des comportements « difficiles » confirment davantage le lien précédemment identifié entre les symptômes de traumatisme/ESPT ( État de stress post-traumatique ) et les comportements « difficiles ».

Image d'un train qui en cache un autre

Retrouvez l’étude complète « Post-traumatic stress disorder and experiences involving violence or sexual abuse in a clinical sample of autistic adults with intellectual disabilities: Prevalence and clinical correlates » ici : https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/13623613231190948

 

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