Certaines similitudes entre autisme et trouble de la personnalité limite (ou borderline) ?


L’article qui suit est un résumé de l’article d’Andréas RB Deolinda, BA, BSC publié sur www.autismparentingmagazine.com le 21 août 2021, intitulé « Differentiating Between Borderline Personality Disorder (BPD) and Autism« .

Un grand merci à Eve, membre de l’AFFA, pour avoir traduit l’article complet et nous avoir permis d’en faire une synthèse.

 

Des études ont révélé que certaines personnes avec un trouble du spectre autistique (TSA) présentent une certaine forme de trouble de la personnalité. Parmi les différentes formes de troubles de la personnalité rencontrés, le trouble de la personnalité limite (TPL) [aussi appelé trouble de la personnalité borderline (TPB)] semble être le plus répandu.

Tandis que les TSA se caractérisent par des difficultés de communication et d’interactions sociales et des intérêts et des comportements répétitifs/restreints, le TPL est un trouble de la personnalité caractérisé par des déficiences dans le fonctionnement interpersonnel et inclut principalement l’expérience intense des émotions.

En raison de l’augmentation de l’intérêt et de la recherche dernièrement, ce résumé d’article explore les ressemblances probables entre autisme et TPL et tente de savoir si certaines personnes autistes seraient diagnostiquées à tort avec un trouble de la personnalité limite.

 

Tout d’abord, selon l’étude de Dudas et al. (2017), il semblerait qu’il y ait certaines similitudes entre TSA et TPL dont :

  • une symptomatologie qui se chevauche
  • des difficultés dans la cognition sociale (comme la lecture des émotions d’autrui),
  • des symptômes d’automutilation (due à une surcharge sensorielle pour les personnes TSA et due à un conflit interpersonnel et à une dysrégulation émotionnelle pour le TPL)
  • un défaut d’empathie

Photo by Jurica Koletić on Unsplash

En effet, il existerait une faible empathie à la fois chez les personnes TPL et TSA. Pour les personnes TPL, ce défaut d’empathie serait dû aux difficultés de régulation émotionnelle (surtout dans l’empathie cognitive, à distinguer de l’empathie affective). Concernant les personnes TSA, il y a les difficultés qui découlent du déficit en « théorie de l’esprit ». Mais dans les 2 cas, ces défauts d’empathie seraient le résultat de difficultés dans les interactions sociales et interpersonnelles.

Selon l’article, les 2 diagnostics sont apparemment possibles et « cumulables » pour une seule et même personne. Dans l’étude de Chabrol, et al. (2018), « 15 % des 41 patientes atteintes de TPL remplissaient les critères de TSA ». Dans cet échantillon, les personnes avec les 2 diagnostics et présentant une comorbidité non diagnostiquée ont connu des tentatives de suicide plus fréquentes, une image de soi négative et un fonctionnement global plus faible.

L’article conclut qu’il n’est pas certain que les personnes autistes soient mal diagnostiquées avec un TPL mais au vu des ressemblances dans la symptomatologie des 2 troubles, il est important pour les professionnel.les de santé d’être attentif.ves et méticuleux lors du bilan diagnostic. TSA et TPL peuvent coexister mais il doit exister des preuves suffisantes pour envisager le diagnostic de ces deux troubles afin d’exclure toute possibilité de comorbidité ou de cooccurrence. L’article souligne enfin l’importance d’un diagnostic précis, surtout en cas de comorbidité(s), afin de recevoir un suivi et un accompagnement adéquats et prévenir les risques associés.


Si vous, ou une personne de votre entourage, êtes concerné.e par ces questions, vous pouvez vous renseigner sur le diagnostic différentiel et en parler à votre médecin :

  • https://www.cmpa-acpm.ca/serve/docs/ela/goodpracticesguide/pages/manage_risk/The_diagnostic_process/differential_diagnosis-f.html
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Diagnostic_diff%C3%A9rentiel


Pour accéder à toutes les sources et références de l’article initial, cliquez ici et rendez-vous en bas de page

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4 commentaires sur “Certaines similitudes entre autisme et trouble de la personnalité limite (ou borderline) ?

  • moon47

    bonjour, ma fille à 13 ans et demi avait vu un psychologue après moultes interrogations sur sa façon de voir les choses parfois, ayant sa soeur polyhandicapé j’avais remarqué depuis bebe quelques petites choses et j’en avait parlé à plusieurs medecins neurologue psychologue mais on me disait que c’etait moi qui faisait une fixette parce que l’ainée etait handicapé

    donc ce fameux psy me l’a diagnostiqué bordeline ma fille n’etant pas satifaite a fait un test sur le site d’asperger seule sans m’en parler il s’est averé quelle crevait le plafond 170/200 j’ai donc contacté le neurologue qui m’avait dis que tout allais bien j’ai pu avoir un rdv au C R A avec son aide .
    ma fille à 16 ans maintenant , elle est autiste asperger en classe de premiere specialité scientifique .
    mamans et papas ne lachez pas quand votre petite voix interieure sonne la petite clochette qui dis qu’il y a un soucis .
    beaucoup de bonheur à tous demain il fait toujours soleil 🙂

  • IDA

    « il existerait une faible empathie à la fois chez les personnes TPL et TSA. » Je suis très étonnée par cette affirmation car, TSA, si je ne suis pas douée pour l’exprimer, je souffre souvent de mon excès d’empathie envers des personnes ou des animaux en souffrance …

    • Agnès

      Je pense que l’empathie et la compassion sont deux choses distinctes, on confond souvent les deux. De plus se projeter dans l’autre (et c’est souvent ce qu’on fait face à la détresse) n’est pas vraiment avoir de l’empathie. Avoir de l’empathie signifie imaginer ce que l’autre pense perçoit ou ressent de manière subtile à l’instant t, et c’est difficile en tant qu’autiste ou borderline je crois en effet, mais ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de qualités affectives ou relationnelles, parfois au contraire je le demande si c’est pas notre excès de sensibilité qui fait ça aussi, on souffre et on sature alors on est un peu brouillé et parfois ça fait que notre empathie, paradoxalement, disparaît ou devient mauvaise. Mais en revanche on a en général bcp d’éthique, de soucis de la justice, on va pouvoir être très touchés par une situation émouvante, etc.

  • JEAN-FRANCOIS

    L’autisme est distincte de toutes les autres spécificités neurologiques du fait de la connectivité cérébrale spécifique et unique qui se présente.