« L’apprentissage du consentement doit être fait dès le plus jeune âge car il favorise le pouvoir décisionnel et l’autonomie. Cette notion s’applique dans tous les domaines de la vie (choisir la couleur de son t-shirt ou l’odeur de son savon…). A l’inverse, ne pas bénéficier de cette éducation peut avoir des conséquences dramatiques tel que l’apprentissage de la soumission, elle-même violence éducative. » Extrait de l’intervention de Marie Rabatel aux 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (Paris, 20 novembre 2019)
Le témoignage qui suit s’adresse aux parents tous les enfants, autistes ou non. Dans ce message personnel, Angela, membre de l’AFFA, a souhaité s’adresser tout particulièrement aux mères de petites filles autistes.
« Bonjour,
Aux mamans qui ont des petites filles aspies, svp, expliquez-leur bien la notion de consentement.
Expliquez-leur bien que leur naïveté sociale va potentiellement en faire des cibles à pervers narcissiques, à prédateurs sexuels, à subir des violences* sexuelles, à subir de la violence conjugale.
Protégez-les sans les étouffer.
Informez-les sur ce qu’est un prédateur sexuel, un p.n. (ndlr pervers narcissique), un manipulateur.
Ne faites pas comme moi.
Je ne savais pas que ce genre de personnes pouvait exister à l’époque et je me suis faite avoir.
Je le regrette bien.
Apprenez-les aussi à se respecter, à s’aimer telles qu’elles sont, à ne pas avoir honte de qui elles sont.
Apprenez-les à ne pas accepter de se faire rabaisser, mépriser, critiquer par un homme.
Apprenez-les que leurs avis, opinions comptent dans une conversation.
Apprenez-les à définir la notion de « limites » personnelles, à ne pas dépasser.
Quand j’avais 20 ans, il n’y avait pas le #metoo.
Les femmes ne parlaient pas aussi facilement des violences sexuelles qu’elles avaient subies.
Quelques soient les relations humaines, le respect de l’autre est important.
Nous avons le droit de dire « NON » quand notre ressenti nous envoie des messages contradictoires, ou que l’on ressent des réactions de fuite. Notre corps fonctionne comme chez les animaux.
Lorsque l’on parle avec quelqu’un, qui est a priori sympathique, que ses gestes sont bien attentionnés mais que notre ressenti nous envoie des signaux de réaction de fuite.
La bonne attitude est de partir et de mettre fin aux échanges avec cette personne. Une personne mal intentionnée peut adopter des comportements normaux et communs mais dégager des émotions en désaccord avec ce qu’elle montre.
Notre corps est apte à percevoir cela.
Et là, en tant qu´aspies, nous avons cette « chance » de pouvoir lire l’autre et nous protéger.
Si j’avais su tout ça lorsque j´étais plus jeune, cela m’aurait appris à me respecter, à m’accepter telle que je suis, à m’aimer inconditionnellement avec mes bizarreries, avec mes maladresses. »
Angela Godoy, dimanche 17 mai 2020
Pour aller plus loin, l’AFFA recommande le site de notre partenaire, l’association En avant toutes, où vous trouverez de nombreuses ressources utiles.
Numéros de téléphone utiles :
39 19 (Violences Femmes Info)
0 800 05 95 95 (SOS Viols Femmes Informations)
119 (Allô enfance en danger)
Un réseau d’associations existe au niveau national, le site solidaritefemmes.org en recense 67 sur tout le territoire. Trouver une association ici.
Également, ce livre disponible intégralement et gratuitement en ligne :
Non c’est non – Petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire, d’Irene Zeilinger, Zones, mars 2008.
* NDLR : nous avons modifié le terme « abus » en « violences », par souci de précision. Le terme « abus » est souvent un faux ami traduit de l’anglais « abuse » mais il signifie bien « violence ». C’est un point important autant pour le récit de la victime qu’au niveau juridique. Un abus implique un dépassement d’une certaine tolérance (cf. abus d’alcool). Or, il n’y a aucun tolérance quant aux violences faites aux femmes, et plus largement à tout être humain.