La neurodiversité sur le lieu de travail


Autrice (s): “Bobby” de l´équipe The Digital Picnic

Ceci est la traduction d´un article «Neurodiversity and a workplace » pour le journal The Digital Picnic

https://www.thedigitalpicnic.com.au/2019/07/neurodiversity-and-a-workplace/?fbclid=IwAR1vLUJQ7EQsQVbFe9vlL3Xnv9xN9ImpZ7HSx6R1MlnSBThUgnaueKYgXz8

Remerciements à The Digital Picnic de nous donner l´autorisation de la traduction de cet article.

Remerciements à Angela Godoy, Nika Le Dantec, Géraldine Méreau, Marine Vigneau – Finet pour la traduction et la relecture.

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La neurodiversité sur le lieu de travail

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Hello ! Ici, c’est Bobby, de l’équipe The Digital Picnic. Mon rôle de consultante en élaboration de stratégies de communications numériques est passionnant, complexe et varié, il englobe tout, de la définition de la stratégie à la création de contenus, la rédaction, la création de mêmes (youpi !) et les ateliers de perfectionnement à notre équipe numérique en constante évolution.

Je suis une personne créative, empathique et (on me l’a dit) une présentatrice drôle et engageante. Je suis aussi autiste.

Quand j’ai été diagnostiquée il y a trois ans, ça a été un CHOC. Comme beaucoup de personnes, j’avais une idée préconçue de ce à quoi ressemblait l’autisme, et ma perception de moi-même ne me convenait pas vraiment. Plus je lisais et plus je comprenais que l’autisme se manifeste souvent différemment chez les femmes, et lorsque je suis enfin parvenue à assembler des informations et ainsi, à mieux me connaître, j´ai fini par obtenir une image de moi – même qui me convenait. En fin de compte, le diagnostic a été libérateur.

L´article d´aujourd´hui parle de neurodiversité, et explique comment mon équipe et moi relevons certains de défis au quotidien. Ce n’est en aucun cas une liste exhaustive, mais j’espère que cela vous aidera à comprendre que parfois, de tous petits changements peuvent avoir un impact très important sur l’expérience d’une autre personne, autiste ou non.

Je me souviens de ma première journée de travail chez The Digital Picnic. Ma toute première expérience professionnelle dans une agence. (J’ai eu la chance de travailler en tant qu’auto-entrepreneuse pour diriger des ateliers de TDP pendant un peu plus d’un an, puis, depuis trois ans j´ai travaillé en tant que pigiste indépendante, mais je n´avais aucune expérience en agence.)

En résumé, j’ai quitté mon travail en tant qu´indépendante (en tant que personne autiste récemment diagnostiquée) où j’avais un contrôle total de mes horaires, de mon environnement, de mes clients, pour le monde de l’agence dans un bureau plein de nouvelles personnes, de nouvelles charges de travail, de nouveaux processus, une nouvelle hiérarchie, de nouveaux clients et de nouveaux horaires.

Fou, n’est-ce pas ?

Le premier jour, quand je suis arrivée au bureau, il y a avait un colis sur celui-ci. À l’intérieur, il y avait toutes les fournitures de bureau dont on peut avoir besoin : des stylos, des cahiers, des surligneurs.

Il y avait aussi un casque anti-bruit et une carte où l’on pouvait lire : « Bienvenue dans l’endroit où tu as toujours appartenu, où les différences sont valorisées et les objectifs sont atteints ensemble, où se trouve la beauté humaine. »

Oh mince, MON COEUR.

Être autiste s’accompagne de quelques avantages non négligeables. Je retiens bien les choses, je peux adopter assez facilement différents tons de voix (super pratique pour écrire la copie d’un client) et j´apprends rapidement quand il s’agit d’acquérir de nouvelles compétences (bien que les concepts abstraits me soient difficiles d’accès). Cela s´apparente un peu à une course d´obstacles.

Travailler avec des gens

Je ne le nie pas, être avec des gens en étant autiste est difficile. J´apprécie réellement tous mes collègues, ce qui en soi, est à la fois une bénédiction et une malédiction. Une bénédiction dans le sens où je suis soutenue d’une manière unique et que mes journées de travail sont pour la plupart amusantes et remplies de fous rires (et les jours où ça ne va pas, il y a du thé, de la sympathie et des câlins). Cela signifie aussi que je suis sujette à la distraction. Quand j’ai besoin de me concentrer, je mets mon casque anti-bruit, je mets Brain.fm à fond et je m’y mets. Je suis en télétravail tous les vendredis, ce qui me permet d´avoir le silence dont j´ai tant besoin avant que la folie d’un week-end avec trois enfants se fasse sentir, ah ah ! (Je garde souvent des tâches comme des articles de blog ou des copies un peu difficiles pour le vendredi, lorsque je travaille seule dans le silence du bureau chez moi).

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Je ne suis pas douée pour contrôler mes impulsions

J’ai dû mal à contrôler mon impulsivité. Comme quand il s’agit de faire les bons choix au bon moment, à ce moment-là, je ne pense pas qu’une partie de mon cerveau se connecte. Du tout. Par exemple? Je suis sur KETO (programme de régime alimentaire) mais il y a un anniversaire [et donc, des gâteaux extraordinaires] comme chaque putain de semaine. Au travail, j’ai un ange gardien qui est notre consultante senior, Michelle, qui me donne des conseils et m’aide à faire le choix que je ferai [et qui me guide pour savoir refuser poliment, si c’est ma décision.] Alors, quand il y a gâteau ? J’ai déjà pris ma décision et planifié mon refus poli. Cela semble si simple, c’est vrai, mais cela fait une énorme différence pour moi et ma santé. [Merci Michie!]

Impossible de parler au téléphone

Bien que j’aime à penser que ma voix de service client est sensationnelle, parler au téléphone est très stressant pour moi – l’absence d’indices visuels signifie que je dois me concentrer très fort sur ce que la personne dit, et ça me pétrifie. Je peux le gérer une ou deux fois par jour, max. [C’est bien pour les communications avec les clients, parce que le matériel est prévisible, il y a des paramètres attendus, et cela fait généralement partie de mes compétences de résoudre un problème] Mais quand le téléphone du bureau sonne? C’est presque toujours un réflexe spontané et rapide. Comment le gérons-nous? Simple. Je ne gère pas. Je n’ai pas à répondre au téléphone. Comme toujours. Bien, hein?

Les compétences de fonctionnement exécutif à ne pas négliger

Structurer des tâches avec plusieurs sous – tâches est vraiment stressant pour mon cerveau. Si exécuter une tâche requière de coordonner plusieurs sous – sous tâches, à un moment donné, j´en arrive à un point où je me dis simplement « oui mais, non. » C’est aussi la raison pour laquelle j’égare mes clés plus fréquemment que tout autre personne sur cette planète, et que je n’ai jamais tous les ingrédients pour préparer un repas dont le plan a été soigneusement élaboré. Les personnes ayant ce problème ont un petit indicateur vraiment pratique quand je suis confrontée à une surcharge de tâches – l´indicateur des tâches devient rouges après leur date d’échéance. Je suis aujourd’hui dans de meilleures dispositions pour demander de l’aide avant que cela ne se produise, mais si quelque chose sur ma liste ne se fait pas? Je vais recevoir un petit coup de pouce avec un « salut, as- tu besoin d’aide pour décomposer cette tâche?  » Et surtout, après 5 minutes et une ou deux suggestions? Je suis prête à partir.

Les séminaires me drainent socialement

C’est peut-être la chose la plus difficile à comprendre pour moi, parce que j’ADORE les séminaires. J’adore présenter des idées et des stratégies à des salles remplies de gens. Les faire rire, les aider à s’identifier au contenu. C’est de loin ma partie préférée du travail. C’est aussi le travail le plus exigeant pour un cerveau comme le mien. Après une journée complète de séminaire, j´ai besoin de récupérer : j´ai besoin d´obscurité, de silence et de manger. Heureusement, mon mari le comprend maintenant et m’apporte à manger au lit. Ce n´est que du plaisir. Je ne veux pas m´arrêter de travailler, mais j´ai des limites quant au nombre de personnes que je peux gérer en un mois, et j’ai la possibilité de travailler à la maison si je suis un peu fatiguée le jour suivant. De cette façon, je peux faire mon travail préféré d’une manière durable. Super !

Il y en a tellement d’autres (ceci n’est pas un roman, mais un simple article de blog) Je veux surtout que les gens comprennent que les employés autistes sont capables de bien travailler, et de contribuer positivement à la culture de leur milieu de travail (#désolée de ne pas être désolée) et parfois des petits changements dans la façon dont une équipe travaille ensemble signifie un énorme progrès pour moi.

Je suis si reconnaissante d’avoir un employeur et une équipe qui comprennent cela.

 

 

 

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