La rumination : un possible lien entre trouble du spectre autistique (TSA) et syndrome de stress post-traumatique (SSPT)


Cet article est un résumé traduit de l’étude scientifique publiée le 28 juillet 2021 sur pubmed par Ofer GolanNirit Haruvi-LamdanNathaniel Laor et Danny Horesh (UK, USA, Israel).

Les troubles du spectre autistique (TSA) font partie des troubles neuro-développementaux et sont caractérisés par des difficultés de communication sociale et des comportements répétitifs restreints. Les personnes avec un trouble du spectre autistique sont souvent diagnostiquées avec d’autres troubles psychiatriques comme le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDA/H), l’anxiété et la dépression.

L’étude parue sur Pubmed fin juillet 2021 met en avant que les recherches sur le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) chez les personnes avec un trouble du spectre autistique sont rares. Néanmoins, certaines études ont montré que les personnes avec un trouble du spectre autistique pourraient faire face à un risque accru d’exposition à des événements traumatisants. Des lignes de recherche distinctes sur les troubles du spectre autistique et le trouble de stress post-traumatique ont montré que les deux peuvent partager plusieurs facteurs de vulnérabilité dont l’un d’eux est la pensée ruminative (ou rumination), c’est-à-dire la tendance à ressasser des pensées et des idées de manière répétitive.

Les auteurs de cet article ont examiné le rôle de deux types de rumination en tant que facteurs potentiels reliant les troubles du spectre autistique et le syndrome de stress post-traumatique sur 34 adultes TSA et 66 adultes non TSA :

  • le ressassement (ou “broyer du noir”) : comparer en permanence son état actuel à l’état souhaité,
  • la réflexion : un effort d’introspection pour résoudre cognitivement ses problèmes.

Les résultats ont montré une augmentation des symptômes du trouble de stress post-traumatique chez les adultes avec troubles du spectre autistique, par rapport aux adultes au développement classique. Ressasser ou broyer du noir était également plus fréquent chez les personnes TSA. C’est donc ce type de rumination qui servirait de mécanisme reliant les troubles du spectre autistique et le trouble de stress post-traumatique. En effet, les personnes TSA seraient plus enclines à ressasser ou broyer du noir, et c’est cela même qui favoriserait plus de symptômes de trouble de stress post-traumatique.

Cette étude a des implications cliniques potentielles. La rumination et l’inflexibilité cognitive, qui sont courantes dans les troubles du spectre autistique, pourraient exacerber les symptômes post-traumatiques chez les personnes avec troubles du spectre autistique qui vivent des événements traumatisants. Les interventions ciblant les ruminations et la flexibilité cognitive pourraient aider à soulager les symptômes post-traumatiques chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique.

Pour accéder à l’étude complète en anglais, vous pouvez cliquer sur ce lien

Pour aller plus loin : un article plus complet sur l’autisme et le syndrome de stress post-traumatique à lire sur autismparentingmagazine.com, en anglais. 

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