Comment l’enfant peut-il avoir accès au droit de s’exprimer et à la liberté de parole lorsqu’il ne parle pas ?


Article rédigé par Marie Rabatel, Présidente de AFFA – Octobre 2020 #ProtégerLesEnfants

Selon le Conseil de l’Europe, un enfant sur cinq est victime de violence sexuelle en Europe. Malgré la protection de mes parents, j’en ferais partie… Mais peut-être que demain, ce sera votre enfant, votre nièce, votre neveu, votre petite-fille, votre petit-fils… ou vous.
Mon témoignage dans cette vidéo du réalisateur Guy Beauché.
Des histoire comme la mienne , il y a Martine victime de viol à l’âge de 8 ans, Pedro (12 ans), Sandrine (4 ans), Nicolas (11 ans), Mathieu (6 ans), Gael (5 ans), Elder (15 ans), Caroline (6 ans), Inès (3 ans), Valérie (7 ans), Elena (5 ans), Fatima (9 ans), Michel (13 ans), Romain (4 ans), Léa (8 ans), Sarah (11 ans), Abdel (14 ans), Nathalie (9 ans), Charlotte (5 ans), Laurent (6 ans) et… plus de 160 000 enfants chaque année, sans compter tous ceux qui ne parlent pas ou qui ne n’oralise pas.
La libération de la parole doit être accessible à chaque enfant ; qu’il soit francophone ou non, en situation de handicap ou non, en fragilité sociale ou non.
Il est urgent que tous les enfants, quelque soit leur particularité, puissent bénéficier d’outils adaptés, pour pouvoir s’exprimer et être compris. Aucun enfant ne doit rester sur le bord du chemin.
Selon une étude de OMS, les enfants en situation de handicap ont 3 fois plus de risque d’être victimes de violences sexuelles que les autres enfants, allant jusqu’à 4,6 fois plus, chez les enfants ayant un handicap lié à une maladie mentale ou à une déficience intellectuelle.
Les enfants les plus vulnérables sont ceux qui ne peuvent pas s’exprimer, une aubaine pour les prédateurs.
Il faut impérativement une protection effective des personnes, tels que les lanceurs d’alerte, pour suppléer à la parole de toutes les victimes qui ne peuvent pas s’exprimer (ex : non oralisant), ce qui actuellement n’est pas le cas.
Ces enfants sont invisibilisés et leurs traumatismes non pris en charge ne font qu’accroître le risque de subir à nouveau des violences.
L’aveuglement de notre société est la situation la plus courante, tant pour les violences subies par des enfants en situation de handicap que pour la déshumanisation des victimes de viol. Ce déni d’humanité est une violence collective, qui, au-delà du crime sexuel et la méconnaissance des conséquences neurologiques du trauma, détruit à petit feu. 

Alors vous, qui lisez ces mots, vous vous croyez fort, mais en êtes-vous vraiment sûr ?

“Vous”, qui détournez le regard lorsque quelque chose vous est insupportable, n’oubliez pas qu’un enfant victime de viol vit dans sa chair l’insupportable.

“Vous”, qui vous accrochez à votre petit confort matériel, n’oubliez pas qu’un enfant victime de viol aura comme unique confort, celui de s’en sortir vivant.

“Vous”, qui êtes submergé.e par votre peur de voir cette réalité, n’oubliez pas que l’enfant victime de viol lutte pour que la peur ne le tue pas.

Être fort, c’est regarder la réalité en face sans la fuir et être acteur pour plus qu’aucun enfant ne soit victime de pédocriminalité.

N’oublie pas que de ne rien faire, c’est laisser faire.
Aujourd’hui, vous avez le choix d’agir !
Marie Rabatel
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L’AFFA, partenaire de la grande cause Make.org, contribue à la consultation citoyenne pour la protection de l’Enfance. Les enfants en situation de handicap sont davantage vulnérables aux violences sexuelles. Ces enfants ont besoin de nous tous. Votez en soutenant nos propositions #ProtégerlesEnfants
” Comment protéger les enfants contre toutes les violences ? ” sur Make.org
Les chiffres sont douloureux, et encore trop méconnus, mais ils reflètent le quotidien de nombreuses victimes : en France, 80 enfants ont été tués en 2018 dans le cadre intrafamilial. Un tous les quatre jours. 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, et plus de la moitié d’entre eux subissent des actes de cyberviolence, 1 enfants sur 5 est victime de violence sexuelle. Les enfants en situation de handicap ont des facteurs de vulnérabilité supplémentaires. Par ailleurs, selon l’Unicef, près de trois millions d’enfants (un sur cinq) vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui constitue également une forme de violence.

La crise du Covid-19 a exacerbé l’ampleur de ces drames, avec une réalité alarmante pendant le confinement : le Service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (Snated-119) a enregistré une augmentation de 56,2% des appels par rapport à 2019.

C’est pourquoi Make.org, avec la Fondation Kering, la Banque Postale, Mediatransports, Bayard Jeunesse et ses partenaires associatifs dont l’Association Francophone de Femmes Autistes fait partie et médias, lancent le 23 septembre 2020, la Grande Cause de la société civile pour la Protection de l’Enfance, soutenue par le Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet.

Et parce que nous sommes convaincus que rien ne se fera sans la participation massive des citoyens, la Grande Cause commence par une consultation citoyenne nationale, qui se déroulera du 23 septembre au 9 novembre 2020 à l’adresse suivante : protegerlesenfants.make.org

En parallèle, Make.org mènera, en partenariat avec Bayard Jeunesse, une consultation spécifiquement conçue pour les enfants et adolescents de 8 à 16 ans.

Les résultats de ces deux consultations permettront, d’une part, de bâtir un plan d’actions de la société civile à l’échelle nationale, et d’autre part de nourrir les Etats généraux de la lutte contre les violences faites aux enfants.

Il n’est plus temps de s’indigner. Il n’est plus temps d’attendre. Il est plus que jamais temps, en revanche, d’unir nos forces et d’agir collectivement pour mettre fin à ce fléau.

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