Magali V – Diagnostic de syndrome d’Asperger en 2013


Je vis bien mon diagnostic et n’en ressens pas de gêne ou de honte. 

J’en parle aujourd’hui assez facilement et librement, à l’exception de certains contextes, notamment face à certains professionnels médicaux non avertis ou bien lorsque je crains que l’on risque de remettre en cause mes compétences de mère.

J’ai d’abord ressenti une phase d’euphorie/soulagement assez intense à l’annonce du diagnostic, car je comprenais enfin beaucoup de choses sur moi-même. Je me suis sentie à nouveau digne d’exister. J’ai commencé à mieux comprendre mon fonctionnement. Nous avons renoué le dialogue avec mon mari et pu trouver des moyens de communiquer. J’ai pu commencer un travail personnel sur la gestion de mes comportements, de mes émotions et de mes crises.

Parallèlement à cela, j’ai vécu des épisodes douloureux, comme l’éloignement de certaines personnes, ou le déni de ma famille. Quelques mois après le diagnostic, je suis entrée dans une nouvelle phase, plus sombre, au cours de laquelle j’ai pris conscience de manière plus aiguë de mes limites, et certaines difficultés me sont revenues de plein fouet, comme les difficultés d’insertion professionnelle. Le soutien, notamment psychologique ou pratique, que j’escomptais après le diagnostic n’est pas arrivé. J’ai subi des difficultés avec la MDPH qui refusait de reconnaître au départ ma situation de handicap. Parallèlement, les troubles autistiques de ma fille sont devenus plus flagrants et j’ai entamé pour elle un parcours diagnostique, avec une certaine culpabilité. Ma famille a alors commencé à véritablement se tourner contre nous, en niant notamment nos particularités. Au cours de cette phase, on peut dire que j’ai renoué avec la dépression. J’ai rebondi ensuite, pour connaître il y a deux ans une nouvelle phase difficile, avec une anorexie sévère.

 

Je pense aujourd’hui m’être sortie de tout cela

Je me sens plus forte, je suis parvenue à construire peu à peu une petite estime de moi-même. J’ai trouvé des moyens, ressources, pour remonter la pente et à utiliser dans les moments plus difficiles. Je pense que le pire est derrière moi et le meilleur devant, même si le quotidien est loin d’être facile. Je n’ai plus honte de moi, je ne me qualifie plus négativement comme avant. Je pense être de plus en plus consciente de mes forces et faiblesses.

 

Blog de Magali V :  Wonder Aspie Woman !

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